lesenivres

Avant de prendre mon train du retour, en fin de semaine, je m'accorde souvent une petite promenade dans le quartier des grands magasins sur les boulevards. Il est rare que je fasse des achats, ce qui serait pourtant fréquent si me laissais aller. Au moins c'est une façon de cultiver plus encore le désir en imaginant mon amoureuse porter des tenues ou des dessous qui exacerbent sa féminité, son érotisme.
Ainsi je vois ses formes pleines de volupté exhibées avec plus ou moins d'indécence ; elle est alors de plus en plus sujet de regards envieux, de désir.

Ce jour-là, je suis entré dans le magasin sans idée de recherche particulière.
Des panneaux indiquaient le nouvel aménagement d'un rayon lingerie à l'étage. Je le connaissasi en fait déjà et n'y avait jamais, autant que je m'en souvienne, effedtué d'achat. Je connaissais aussi le rayon "sexy" situé au milieu de l'espace.

Ici on ne montre pas les dessous sexy dans un coin d'arrière boutique, mais, comme pour les autres rayons, dans un espace cossu et lumineux. Ce seul aspect confère à l'éventuel achat une dimension nouvelle, plus civilisée, il y a presque un côté "partage" avec tous ceux qui fréquentent l'endroit.

Il y a là un soutien-gorge seins nus route à petits pois noirs qui attire mon attention mais j'ai du mal à le concevoir sans le string et le porte-jarretelles assorti qui semblent indisponibles.

Mais un autre modèle excite mon imagination : il propose une façon inhabituelle de montrer ses seins.
La vendeuse a une peau couleur chocolat et non pas noire. Autour de son visage rond elle a coiffé sa chevelure en longues tresses.


Certaines vendeuses sont aimables, elle, on le voit dès le départ, est souriante et même rieuse. Le mot aussi est joyeux et lorsque j'évoque la taille de ma velle avec un point d'interrogation concernant le modèle remarqué, elle répond : "mais on a tout ici Monsieur !". Ce "tout" sonne comme une clef ouvre la porte des lieux où l'on ne se prive pas, pas en tout cas des plaisirs érotiques.
Mon appréciation oscille entre un 90 C et un 90 D mais je suis plus enclin (bien que m'éloignant plus ainsi des classiques et communs 90 B) à penser que les beaux seins lourds de ma belle se satisferont plus volontiers d'un 90 D.

J'ai omis de dire que bien qu'assez plantureuse, notre vendeuse a de petits seins qu'elle met néanmoins en valeur dans un corset noir satiné, dévoilant ainsi ses rondes épaules.
Lorsque je regarde un string paré d'une longue lanière qui passe entre les seins pour se terminer en tour de cou, elle dit en regardant avec moi : " C'est très érotique". J'ai alors l'impression qu'elle parle autant pour elle que pour moi.

Est-ce une vendeuse très férue de stratégies marketing ou bien la bonne personne pour le bon produit ?

En fermant le petit sac qui contient mon achat, elle dit "90 D c'est beau - court silence - on ne peut pas tout avoir"

Le temps d'un instant, j'imagine que je puisse lui répondre :

       "et vous aimeriez les téter ?"

Jean Gabin dans la nature, troublant dans son rapport avec les femmes comme la nature est troublante...

Et puis le noir et blanc, celui que nous cherchons comme une gaité profonde...